samedi 31 octobre 2015

Il serait temps que le bateau arrive !

Le bateau qui va mettre fin à notre hivernage est en route. Il est attendu pour mardi. Nous ne savons pas dans le détail ce que sa cale contient mais nous espérons qu'elle débordera de fruits et de légumes frais. Les tomates, citrons, mangues et  kiwis sont les noms qui reviennent le plus souvent lorsque nous évoquons ce sujet. Depuis le mois d'août, les seuls produits non congelés que nous consommons sont des pommes et des pommes de terre.  Il y avait bien des choux, mais ils ont été entreposés dans un hangar non chauffé. Il y avait aussi des carottes, plusieurs dizaines de kilos, mais on nous les a fait éplucher puis  congeler !  Cela dit, nous sommes loin de mourir de faim. Il doit y avoir en stock de la nourriture pour tenir deux ans au moins.


Message tout en images


mardi 27 octobre 2015

Manip dénombrement phoques

Cette "manip" consiste à compter l'ensemble des phoques de l'archipel qui est divisé en quatre zones. Nous sommes donc trois à quitter la base de bon matin pour passer au peigne fin la zone 3 qui va nous amener à nous éloigner d'une petite quinzaine de kilomètres de la base. Première étape, rejoindre l'île Fram distante de huit kilomètres de notre île.
Fram en vue
Une fois sur place, il faut visiter chaque berg et chaque îlot, car c'est à leur pied que se situent les failles qu'affectionnent les phoques. Ils y trouvent un accès direct à l'eau, ce qui signifie de la nourriture et un environnement plus "doux" quand le blizzard se réveille.
Le but de ce comptage est d'évaluer le nombre d'individus reproducteurs ainsi que  le succès reproducteur. Pour mener à bien cette mission, nous sommes armés d'un GPS, d'un appareil photo et d'une fiche de terrain sur laquelle nous notons l'espèce (Weddell ou Crabier), le sexe, le statut reproducteur (la femelle est accompagnée d'un veau ou pas) et le point GPS.
En plus de ce matériel, notre équipement comprend une radio, une corde, des affaires de rechange, une trousse premiers secours, des lunettes et de la crème solaire, une boisson chaude, un pique-nique qui ne gèle pas... Pour résumer, nous sommes lestés de 6 à 8 kg supplémentaires.
C'est pour nous l'occasion d'aller dans la zone la plus éloignée de l'archipel, de découvrir de nouveaux paysages, de longer le continent... et de marcher sur l'eau !
Marche sur l'eau
 Le retour, c'est toujours la partie la moins plaisante, qui se traduit par deux heures de marche sur la banquise, avec l'objectif en vue dès le début.

vendredi 23 octobre 2015

La fin de la liberté de déplacement

Depuis deux jours, un nouveau type d'empreintes  est apparu dans la neige.
Ce sont les manchots Adélie qui sont de retour. Ils sont disséminés sur toute la base, chacun  s’étant positionné sur le nid abandonné il y a sept mois, et qui se trouve parfois encore sous une couche de neige.
Ils arrivent par petits groupes sur la banquise, en ordre un peu dispersé, contrairement aux manchots Empereurs qui se déplacent en file indienne.
Pour nous c'est la fin de l'accès aux îles de l'archipel et le retour au seul usage des passerelles pour nos déplacements.

mardi 13 octobre 2015

Les petits nouveaux

Il y a de nouveaux venus autour de la base. Ce sont tous les phoques nés ces derniers jours. Certains n'ont que quelques heures comme l'atteste la présence de sang et de restes de placenta à proximité immédiate de la mère. Celle-ci, après plusieurs mois passés sous l'eau, a gagné la banquise pour mettre bas.
 Pour le veau, la première épreuve c'est un choc thermique qui le fait passer des 38° qui régnaient au sein de sa mère aux -20° ambiants. Le meilleur isolant contre le froid, c'est encore une bonne couche de graisse que le petit se constitue à partir du riche lait maternel. Il va ainsi grossir de deux kilos par jour pendant les six premières semaines de sa vie.

lundi 12 octobre 2015

Les abords de l'île Florence

L'île Florence est proche du glacier. La banquise qui la borde est soumise à de fortes pressions induites par la combinaison de la marée et du déplacement, lent certes mais non nul, des gigantesques blocs de glace issus du glacier. Cela forme un enchevêtrement  de ponts de neige, de crevasses et de plaques de glace dressées, que l'on nomme chaos.

Toutes ces formes stimulent notre imagination.
Mais c'est un espace de jeux dont il ne faut pas négliger la dangerosité. Les crevasses peuvent être larges et profondes, en partie dissimulées sous une fine couche de neige.
Et pour franchir certains ponts de neige, il est plus prudent de s'y aventurer un par un,  les plus lourds passant en premier...
Et pour cette fois, le retour ne s'effectuera pas en ligne droite.

samedi 10 octobre 2015

Pour le plaisir des yeux

Il faut veiller de plus en plus tard pour apercevoir un ciel étoilé, mais cette attente est largement récompensée. Loin de toute pollution tant industrielle que lumineuse, les conditions d'observation sont idéales. Exemple: la voie lactée.
Et puis, il y a cet étrange faisceau lumineux vert qui semble pointer vers le fin fond de la galaxie. C'est celui du LIDAR, un outil de mesure optique basée sur l'analyse d'un rayon laser. Cela fonctionne comme un radar, mais au lieu d'une onde radio c'est de la lumière qui est utilisée.
Le LIDAR  permet de déceler la présence de différents aérosols, de très fines particules en suspension dans l'air, de détecter les nuages présents dans la couche supérieure de la troposphère (entre 6000 et 15000 mètres d'altitude), les cirrus et surtout de réveler la présence des PSC (Polar Stratospheric Clouds).
Ce sont des nuages stratosphériques polaires,  composés de cristaux formés d'acide nitrique et d'eau ou d'acide sulfurique. On  les observe uniquement dans les régions polaires. Ils se forment dans la stratosphère à une altitude située entre 15 000 et 25 000 mètres, à très basses températures, en dessous de −78 °C.
L’intérêt qu'on leur prête vient du fait  qu'ils sont impliqués dans la formation de trous dans la couche d'ozone car ils supportent les réactions chimiques qui produisent des molécules de composés chlorés. Ces molécules servent de catalyseur à la réaction détruisant lesmolécules d'ozone. Ils sont donc un témoin visible depuis la terre de l'évolution du trou dans la couche d'ozone.

lundi 5 octobre 2015

Les gros bergs

Les gros bergs sont d'énormes blocs de glace distants de huit kilomètres de la base en direction du large. L'idée était de vérifier si des phoques s'y prélassaient au soleil, et nous n'avons pas été déçus. Une cinquantaine d'individus étaient étendus sur la banquise.
Benjamine en a profité pour repérer ceux qui n'étaient pas transpondés.
Aucun risque de chute de pierre mais la base des bergs est jonchée de blocs de glaces qui illustrent la fragilité de ces énormes glaçons. Et les plaques enneigées qui se dressent sont les témoins  du phénomène de marée qui soulève la banquise et réussit à la briser en créant des failles profondes.
Ensuite il a bien fallu rentrer et c'est long quand, dès le début, l'objectif est dans la ligne de mire et ne semble jamais grossir.