lundi 17 août 2015

Des nouvelles de la manchotière

Quand on s'approche de la manchotière, les cris des poussins rivalisent avec ceux des adultes. Il faut dire qu'ils sont nombreux, il ne reste que quelques œufs qui n'ont pas encore éclos.
Les oisillons, couverts seulement d'une fine couche de duvet, sont entièrement dépendants de leurs parents pour se nourrir et maintenir leur température. L'adulte le nourrit par régurgitation avec une sécrétion produite par une glande de son œsophage et appelée "lait de manchot".
Les oisillons grandissent. Certains ont du mal à rester bien au chaud entre les pattes de l'adulte. Il y a ceux qui, devenus trop volumineux, "débordent" et il y a ceux qui ont bien envie d'aller explorer le monde. Mais l'adulte veille et replace avec son bec le curieux, bien à l'abri sous son repli de peau. Car le monde est plein de dangers et je ne parle pas des prédateurs. Non, le danger actuel vient des autres adultes qui pour une raison ou une autre n'ont pas de poussins. Poussés par leur instinct, ils essaient de voler la progéniture de leurs voisins. C'est le temps des rapts.






 Pour l'occasion Benjamine, l'ornithologue de la base, a ressorti son carnet. Elle observe le comportement de la colonie et consigne tous les rapts dont elle est témoin.
Le scénario est toujours le même. Le petit est expulsé de son abri et tous les adultes alentour,  en mal de progéniture, se précipitent pour se l'approprier. On croirait assister à un match de rugby, une mêlée
plus précisément. Heureusement que la plupart du temps le parent biologique fait barrière de son corps pour protéger son petit puis le replace bien au chaud sur ses pattes et le dissimule sous son repli de peau.


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