mardi 30 juin 2015

Moteur !

La centrale est un endroit très particulier. C'est bruyant et ça sent la graisse chaude, mais allez savoir pourquoi, ce lieu me fascine. Peut-être est ce parce que c'est le centre vital de la base... Ce jour-là j'ai croisé Xavier, le second centrale, qui m'a proposé d'assister à une intervention peu commue, le déplacement d'un moteur en vue de son changement. C'est Claire, notre chef centrale qui pilotais l'opération.



lundi 29 juin 2015

L'igloo

Certains avaient pour projet de faire un igloo. Il y a eu plusieurs tentatives mais le vent prenait un malin plaisir à effacer en quelques heures tout début de construction. Un site plus protégé a fini par être déniché. C'est au pied même de la congère qui borde le bâtiment abritant les bureaux de la météo. Le projet est arrivé à son terme pour la Mid Winter. Ainsi la base dispose maintenant d'un nouvel abri ! Il y a quelques postulants au statut de héros polaire qui se proposent d'y passer une nuit. Mais là, ce n'est pas encore gagné !



dimanche 28 juin 2015

La farine

Une manip réservée exclusivement aux gros bras ! Ça tombait bien, j'ai pu me contenter de regarder et de prendre quelques photos. Le but, réapprovisionner le boulanger/pâtissier en farine. En clair, trimbaler une douzaine de sacs de 25 kilos de farine de l’entrepôt du sec à la cuisine. Les plus courageux sont partis avec leur sac sur l'épaule et le plus malin conduisait ce drôle d'engin, le "Morooka". Petite remarque : ici, contrairement au pays des Schtroumpfs, c'est le grand chef qui est en bleu, les autres sont en rouge !






mardi 23 juin 2015

Bonne Mid Winter !

La Mid Winter est une fête célébrée au moment du solstice par toutes les bases de l'Antarctique. Elle marque ainsi le milieu de l'hiver austral et se déroule autour du 21 juin. Son origine est bien connue et date de 1902. En effet, c'est lors d'une expédition polaire commandée par le lieutenant Scott, qu'un de ses officiers, le fameux Shackleton, eut l'idée de fêter ce moment pour distraire l'équipage lors de son premier hivernage.
Si certains me cherchent sur la photo de groupe, je suis celle qui est floue. Et oui, j'ai bougé au mauvais moment. Sur cette photo, il y a deux personnages clés de toute Mid Winter qui se respecte : le 11TA et la Miss TA65. Le chef de District de Terre Adélie est familièrement appelé le "dista", à l'oreille on peut aussi l'écrire 10TA. Pendant la Mid, il "laisse sa place". Des élections sont alors organisées et l'heureux élu prend le titre de 11TA dont les pouvoirs sont, reconnaissons-le, assez limités. L'élection d'une Miss parmi les hivernants est un autre point incontournable de cette fête. Je vous laisse admirer les écharpes et la couronne qui nous ont demandé, à Xavier et moi, 2 après-midis de travail !

'photo Bertrand Mounier)
Suite aux protestations, voici une photo moins floue

(photo Bertrand Mounier)

lundi 22 juin 2015

La banquise de nuit

Je vous entends d'ici penser "les pauvres, il fait nuit quasiment tout le temps et en plus il fait froid !" Pour ce qui est du froid, vous avez raison : dehors, il fait froid, d'autant plus si le vent souffle fort. Mais la nuit, elle peut être superbe. Pour peu que ce soit la pleine lune avec un ciel dégagé, la banquise devient magnifique. Les îles redeviennent visibles, tout comme le glacier que l'on pourrait prendre pour des falaises au loin. Et les reflets de la lune révèlent les zones de glace vive. Non, cette période, pendant laquelle la nuit est bien plus présente que le jour, comporte aussi son lot de bonnes et belles surprises.



samedi 20 juin 2015

Encore des pelles et des pioches

Benjamine, l'ornithologue, surveille les allées et venues des manchots aux abords de la manchotière. Pour cela elle utilise des antennes enfouies sous la neige et alimentées par une batterie. Cette dernière est bien à l'abri dans un caisson à demi enterré pour limiter la prise au vent. Le problème c'est quand il neige beaucoup. Il faut alors dégager la caisse et pour cela creuser dans la neige tassée. La pioche devient alors nécessaire. Les journées sont si courtes que le travail se termine à la nuit tombée.



jeudi 18 juin 2015

Les yaourts c'est la vie !

Les yaourts australiens, il y a longtemps que nous avons mangé le dernier. Maintenant, quand nous voulons un yaourt ou du fromage blanc, nous devons le produire. Or, comme nous sommes une grande famille, c'est à coup de huit litres de lait que nous nous lançons dans leur fabrication. Et encore, avec cette quantité nous obtenons des produits frais pour seulement trois jours. Il va sans dire que nos produits sont nature mais les gourmets savent très bien user de sirop d'érable ou de confiture pour varier les plaisirs.




mardi 16 juin 2015

La base de nuit

Un petit aperçu de la base la nuit. Le faisceau lumineux de couleur verte est le lidar. Il traque les nuages de la stratosphère en effectuant des mesures optiques basées sur l'analyse des propriétés d'une lumière laser. À la différence du radar, le lidar utilise de la lumière au lieu d'ondes radio. La distance à un objet est donnée par la mesure du délai entre l'impulsion et la détection du signal réfléchi.



Apparemment, sur certains écrans, ces 2 photos sont très sombres et à peine visibles. Pour ceux qui y voient quelque chose, vous pouvez distinguer sur l'une des deux une (petite) aurore australe.

dimanche 14 juin 2015

Marret, Prévost...

Mireille nous a parlé à plusieurs reprises, à l'occasion de ses balades, au gré des cabanes et abris rencontrés (cabane Marret, abri Prévost...) des membres de la troisième expédition française en Terre Adélie en 1951-1953. En cliquant sur l'image ci-dessous vous pourrez accéder aux rapports préliminaires de cette expédition sur le site archives.taaf.fr (une mine de documents intéressants).


http://archives.taaf.fr/spip.php?article6604


samedi 13 juin 2015

L'abri météo

Toute station météorologique digne de ce nom possède un abri de mesures. Pour pouvoir être comparées, ces mesures doivent toujours être faites dans des conditions identiques. C'est pourquoi, d'un bout à l'autre de la planète, les abris météo ont les même caractéristiques. Ils sont placés à 1m50 au-dessus du sol (gazonné quand c'est possible), ils sont peints en blanc pour réfléchir le rayonnement solaire, ils sont ventilés, ce qui explique leur allure de persiennes et l'ouverture des portes est au nord pour éviter l'entrée des rayons du soleil.
Mais ici c'est l'Antarctique ! Il y a donc 2 ouvertures, une au nord et l'autre au sud et le sol est soit rocheux, soit enneigé. Autre particularité, il est pourvu d'un écran de protection, solidement haubané, qui limite l'infiltration de la neige par temps de blizzard. L'intérieur est un peu austère. Plus de thermographe, de psychromètre ou d'hydrographe et encore moins de thermomètre. Tout cela a été remplacé par des sondes. Une pour la température et une autre pour l'humidité.
Les photos sur lesquelles figure Jean-Luc, un campagnard d'été en train de réparer la porte côté sud, ont été prises en janvier. Il ne reste presque plus de neige et on peut encore distinguer les marches qui facilitent l'accès à l'abri.



Les suivantes sont plus actuelles. Une de jour avec le continent teinté de rose en arrière plan, observable quand il fait enfin jour et que le ciel est dégagé (le mot soleil est banni de notre vocabulaire pour un temps), et une de nuit car c'est plutôt l'ambiance de ces derniers jours. 


vendredi 12 juin 2015

L'abri Prévost

Dans l'archipel de Pointe Géologie, il me restait une cabane à dénicher, l'abri Prévost, juché sur l'île Jean Rostand qui borde la manchotière. Je n'ai pas trouvé beaucoup d'information sur cet abri. Auparavant, il était utilisé par les biologistes en charge de l'étude des manchots empereur (Prévost était biologiste). Il a aussi abrité une génératrice pour le shelter BBC, situé en contrebas, mais actuellement il est vide...


samedi 6 juin 2015

Une pelle, une pioche et une barre à mine

Une pelle, une pioche et une barre à mine, ce sont les outils gagnants pour venir à bout de la glace qui emprisonne la Station de pompage de l'Eau de Mer, couramment appelé SPEM.
L'eau est indispensable dans le cycle de production d'énergie car elle sert à refroidir les moteurs qui produisent l'électricité et le chauffage. Une des pannes les plus redoutées de l'équipe technique est le désamorçage de cette pompe, surtout quand cela arrive la nuit. Il faut alors impérativement accéder à ce local isolé de la base, quelle que soit la météo, pour relancer le système.
Après chaque épisode neigeux, la SPEM est dégagée, mais la neige accumulée autour s'est transformée en glace, érigeant un mur plus en plus haut autour du local, avec pour conséquence de plus en plus de neige à enlever. Notre mission est de créer un couloir pour que le vent ne soit pas entravé et évite de déposer la neige devant la porte de ce lieu hautement stratégique.
Cela fait 2 jours que des groupes de 3 à 6 personnes se relaient pour venir à bout de ce chantier. Ça progresse...


mercredi 3 juin 2015

Les joies de la neige

La neige n'est pas toujours synonyme de corvée de pelletage. Quand la neige fraichement tombée dissimule la porte et les fenêtres d'un bâtiment, il faut certes bien un peu de volonté et beaucoup d'énergie pour retrouver ces accès. 


Mais il y a des compensations pour qui sait percevoir les opportunités qu'offre toute cette poudreuse. Il y a les premiers sauts prudents... 


Puis le niveau s'élève...





mardi 2 juin 2015

Vent catabatique

Cela aurait pu être une belle journée. Pas un nuage dans le ciel et pourtant l'ensoleillement est resté nul. La faute au vent catabatique qui soufflait ce jour là en rafales, avec des pointes à plus de 160 km/h.
Un vent catabatique est un vent gravitationnel produit par le poids d'une masse d'air froide dévalant un relief géographique. Pour faire simple, c'est un vent généré par l'air froid qui sévit sur le continent antarctique et qui s'écoule du pôle vers la côte. Lors du passage d'une dépression au large, la direction du vent varie et quand elle est en phase avec l'écoulement de l'air glacial venu du pôle Sud, la vitesse du vent s'intensifie. C'est la tempête par ciel clair.
Tout déplacement entre les bâtiments devient difficile et nous avons vite compris le pourquoi de toutes ces rambardes. Attention à tout changement de direction : vent de face, c'est le surplace assuré et le masque néoprène qui se plaque contre le visage et entrave la respiration, vent de dos, l'accélération brutale est à contrôler, et vent de côté, le recours à la rambarde est plus que recommandé si on tient à rester sur la passerelle.
Ce qui surprend le plus, c'est qu'il n'y a pas une feuille qui bouge, pas un volet qui claque quand le vent souffle fort. Tout est solidement haubané. Le seul mouvement observé est celui de la neige qui vole et finit par tomber, à l'abri d'un bâtiment, grossissant les congères. Et la nuit, dans notre dortoir construit sur pilotis, c'est tout le bâtiment qui vibre et nous berce. Et quand le le vent se tait, que le mode revient au silence, nous nous réveillons en sursaut, les oreilles encore bourdonnantes.




lundi 1 juin 2015

Zénith

Voilà, il est midi. C'est l'heure où le soleil est le plus haut dans le ciel et où les ombres sont les plus courtes.