mercredi 29 avril 2015

Balade à travers le chaos

Le chaos, c'est la zone de rencontre entre le glacier et la banquise, donc de forte compression, ce qui explique ces paysages torturés. Il fait un temps magnifique, du soleil et quasiment pas de vent. C'est l'occasion d'aller jeter un œil au-delà du glacier L'Astrolabe qui jouxte la base. Crampons obligatoires et bonne impulsion recommandée pour sauter les nombreuses "rivières". Ce sont des cassures sur toute la hauteur de la banquise dans lesquelles l'eau de mer se faufile et finit par regeler. Mais sur quelle épaisseur ? Là est toute la question. En tout cas, mieux vaut éviter de trouver la réponse sous peine de finir la balade avec au mieux un pied trempé...











mardi 28 avril 2015

Un petit tour

Nous avons le droit de nous balader seuls autour de la base. Nous foulons donc allègrement la banquise, chaque fois que le temps le permet. Les crampons sont obligatoires. C'est en effet sur une alternance de neige tassée et de glace vive que nous devons progresser. La surface n'est pas plane comme on pourrait s'y attendre mais bosselée, conséquence de la  marée qui continue son œuvre sous la glace. Si la vue des diverses boursoufflures et craquelures ne suffisaient pas à nous rappeler son existence, il y a le bruit, des craquements sourds qui se produisent de temps à autre. La première fois ça surprend, ensuite, c'est à peine si on y prête attention.




Pour Arnaud

Une petite idée de l'accès actuel aux cuisines. Cela devrait rappeler bien des souvenirs à Arnaud, le cuisinier de la TA64 qui nous a dorlotés lors de notre premier mois sur la base.



Début de journée

Je n'arrive pas à  me décider sur ce que je préfère : les levers ou les couchers de soleil. En tous cas certains m'ont fait arriver en courant à la prise de service...




lundi 27 avril 2015

Coucher de soleil sur le continent

C'est la fin de la journée. Le soleil est en train de disparaitre à l’horizon. Un petit vent glacial soulève un peu de neige.

La preuve en images

Il est difficile d'imaginer ce qu'une tempête de neige peut faire. La neige vole plus qu'elle ne tombe et forme des congères qui grossissent chaque fois un peu plus. Ce n'est qu'à la fin du blizzard qu'on constate les transformations du paysage.  Les quantités de neige en jeu sont telles qu'à un moment donné on arrête de lutter. On accepte et on s'adapte.

Voici deux photos du bâtiment qui abrite la météo. L'une est prise cet été, l'autre hier.





dimanche 26 avril 2015

Bon anniversaire Camille

Aujourd'hui c'est l'anniversaire de ma fille, Camille. C'est dans ces occasions là qu'on mesure l'éloignement et l'isolement qui est le nôtre. Ce ballon n'arrivera pas jusqu'à elle, mais il s'en approchera . C'est du moins ce à quoi je pense au moment où je le laisse partir.




C'est l'occasion pour moi d'illustrer le raccourcissement des jours. Il est 9 heures et les premiers  rayons du soleil éclairent le continent.


Ce ballon est parti vers l'Est puis rapidement vers l'Ouest. Quand il a éclaté, il était à 80 km de la base, à 21977 mètres de haut, il était exposé à une température de -63,6° et le vent soufflait à 140  km/h. Dernier détail, à cette altitude son diamètre est de l'ordre de 10 mètres.

samedi 18 avril 2015

Le coeur de la base

La centrale


La centrale est le centre névralgique de la base. Sans elle, pas d'eau, pas d'électricité et encore moins de chauffage. Tout commence par la station de pompage. Comme son nom l'indique, elle pompe de l'eau de mer, à -1,8°. Cette eau est réchauffée à 10° d'une part par la chaleur dégagée par les gaz d'échappement produits par le groupe électrogène, d'autre part par de la saumure, puis elle bout sous vide à une température de 65 à 70°. On en extrait d'une part l'eau potable qui est stockée à 13° dans trois cuves de 15m3 et d'autre part la saumure à 31° qui repart dans le circuit de réchauffement des canalisations. Bref c'est compliqué et sensible, de sorte qu'il y a toujours quelqu'un qui veille sur l'ensemble, de jour comme de nuit.

Traitement de l'eau potable
Surveillance de la production d'eau potable
Un des groupes électrogènes
Surveillance de la production d'eau potable
 

La station de pompage

 

Elle est située au bord de la banquise, à proximité de l'abri côtier. Le bâtiment que l'on aperçoit et qui semble posé en équilibre sur un sommet, c'est notre dortoir.
 
 

dimanche 12 avril 2015

L'île Bernard

L'île étant enfin libre de toute présence animale, nous avons le droit de l'explorer.
C'est vrai qu'elle n'est pas bien haute avec son sommet de 47m, mais sa situation isolée en fait un belvédère idéal. D'un côté, le glacier et son chaos, de l'autre, la base et sa manchotière.
Mine de rien cette petite escapade nécessite crampons et piolet si l’ascension s'effectue par le névé, chose à laquelle je n'ai pu résister...






samedi 11 avril 2015

Les pétrels géants

Tous les estivants ne nous ont pas quitté. Il reste quelques pétrels géants. Ces grands oiseaux ont une envergure qui peut atteindre 2 m et peuvent peser jusqu'à 5 kg. Une trentaine d'individus a élu domicile sur l'île Rostand. La grande colonie de plus de 200 oiseaux qui peuplait notre île (d'où son nom d'île des Pétrels), a abandonné le site, perturbée par la présence humaine.
Actuellement, quelques poussins attendent que leur duvet soit remplacé par le premier plumage, noir. Celui des adultes présente des tâches claires sur la tête, la poitrine, la bordure des ailes et sur le corps.
D'ici la fin du mois, les pétrels géants partiront à leur tour. Seuls les adultes reviendront nicher en juillet. Les jeunes, quand à eux, ne reviendront pas avant 4 ans, passant leur temps à voler autour du continent Antarctique et à pécher en mer.

Les photos sont de Stéphane Oros qui m'a gentiment laissée piller son dossier.



lundi 6 avril 2015

Mieux !

Cette aurore était bien plus marquée que la précédente. Elle a eu la bonne idée de se produire après ma dernière observation météorologique, au moment où je pensais pouvoir aller me coucher. A l’œil nu, on ne voit que les trainées vertes et en bien plus atténué, mais cela reste un beau spectacle. L'intensité croît et décroît, et l'agencement en long serpent lumineux varie constamment.



Chacun cherche sa chacune

Les manchots ont commencé leur parade amoureuse.
Le mâle a une bien curieuse façon de faire sa cour : il se tient immobile puis place sa tête sur sa poitrine avant de prendre son inspiration et d'émettre un "chant" assez bref, une à deux secondes tout au plus. Il se déplace ensuite dans la colonie en répétant ce cri. Le mâle et la femelle se tiennent  face à face, allongeant l'un après l'autre la tête et le cou, et ce durant plusieurs minutes.



Une fois formés, les couples se dandinent dans la colonie, la femelle suivant généralement le mâle.



Il n'y a pas de raison

Ici aussi c'est Pâques et pour une fois j'ai eu à chercher des œufs que je n'avais pas cachés.

Mon œuf intact

Mon œuf et son contenu

Le buffet de chocolats

Les vainqueurs de la chasse aux œufs, Cyril et Xavier